Une structure adaptée
L’unité gynécologique de l’Institut Mutualiste Montsouris (IMM) à Paris, propose des consultations de gynécologie et parentalité adaptées à tout type de handicap. C’est le seul cabinet gynécologique de France à posséder un matériel adapté avec une table d'examen modulable en fonction des difficultés des patientes. Comme l’explique l'une d'elles, il est très difficile pour une femme en situation de handicap moteur de pouvoir consulter un gynécologue, le matériel habituel n’étant pas du tout modulable. L'étroitesse et la hauteur de la table de consultation empêchent les femmes atteintes d'un handicap d'être examinées dans de bonnes conditions par les professionnels de santé.
Depuis l'ouverture de ce service à l'IMM en janvier 2015, les patientes sont de plus en plus nombreuses et viennent de toute la France. Ce qui est alarmant, c'est que seulement 10% d'entre elles ont déjà consulté un gynécologue, avant ou après une grossesse.
Un accueil plus humain
C’est en fauteuil roulant que Béatrice Idiard-Chamois travaille et tente au mieux de conseiller et d’aider ses patientes qui se préparent à la parentalité. Cette sage-femme s'adapte à chaque handicap et permet notamment à une future maman non-voyante de découvrir pour la première fois le corps de son bébé à l'aide d'une échographie en relief. Une patiente, Marietou Minette, témoigne : "Elle comprend ce qu'on vit, pour un premier enfant c'est rassurant."
Le service de consultation de gynécologie et de parentalité propose un véritable accompagnement et un accueil des patientes dans leur globalité.
Un service hospitalier unique en France
En ce qui concerne les consultations de gynécologie et parentalité pour les femmes handicapées en France, il n'existe aucun financement de l'Etat. Cela témoigne du tabou qui persiste autour de la vie affective et de la sexualité des personnes atteintes d'un handicap en France.
Béatrice Idiard-Chamois dénonce ce manque de financement et de structures adaptées pour les personnes atteintes d'un handicap, en France :
« Il y a quand même des choses qui se font mais je trouve que ce n’est pas encore à assez grande échelle, je pense que les professionnels de santé, les gynécologues et les sages-femmes concernés, sont encore très frileux de ça, ils ont peur. Le handicap ça fait peur car on ne guérit pas et qu’on vit avec. »