Une nouvelle étude, publiée le 11 mai 2017 sur Scientific Reports nommée "The association between psychological stress and miscarriage : a systematic review and meta-analysis", coécrit par des chercheurs de la City de l'University of London, de l'UCL (University College London) et de l'Université du Zhejiang, R.P. Chine, apporte des arguments scientifiques solides démontrant le fort impact du stress sur la grossesse et ses éventuelles complications (fausse couche, accouchement prématuré...). Ces analyses permettent enfin d'associer des causes tangibles aux complications de début de grossesse. Nous revenons sur ces résultats.
Quand faut-il parler de fausse couche ?
La fausse couche est une interruption spontanée de grossesse qui survient généralement avant les trois premiers mois de gestation, dans 20% des cas. Les raisons pouvant expliquer une fausse couche sont nombreuses. Une malformation utérine, une béance du col, un IVG, causent souvent une fausse couche. De nombreuses fausses couches ne sont pas signalées, en particulier lorsque cela implique la perte du fœtus. Dans certains cas, cet incident est souvent causé suite à un niveau de stress élevé de la part de la femme. Alors que l'état psychologique de la femme, et plus précisément les effets du stress, étaient considérés par la « littérature scientifique » comme contradictoires à une fausse couche, les résultats de l'étude démontrent le contraire. Un lien tangible est perceptible entre ces deux éléments.
Le stress psychologique responsable d'une fausse couche
Les chercheurs ont procédé à deux types de recherche : une analyse systématique de la documentation scientifique existante et une méta-analyse pour prouver les effets nocifs du stress sur un début de grossesse. Le premier niveau de recherche s'est appuyé sur des études signalant une fausse couche chez une femme avec ou sans antécédents d'exposition au stress psychologique. Huit études ont retenu l'attention des chercheurs. Le second niveau s'est focalisé sur un modèle aux « effets aléatoires avec des tailles d'effets pondérées par la variance d'échantillonnage ». Les résultats sont unanimes : le risque de fausse couche augmente considérablement chez les femmes ayant des antécédents d'exposition au stress psychologique. Le Dr Brenda Todd, professeur au Département de psychologie de la City, explique que « Les résultats de cette méta-analyse soutiennent l’idée qu'un haut niveau de stress psychologique avant et pendant la grossesse est également associé à une fausse couche. Les résultats actuels montrent que ces facteurs psychologiques pourraient augmenter le risque d'environ 42%. Alors que cette analyse apporte des preuves solides que le stress psychologique antérieur est nocif pour les femmes en début de la grossesse, il est nécessaire d'approfondir la recherche concernant une association entre l'expérience du stress dans divers contextes et le risque de fausse couche pour bien comprendre la relation entre les deux. »
Différents facteurs liés au stress peuvent entrainer une fausse couche
L'article liste plusieurs types de stress pouvant favoriser la fausse couche :
- une expérience traumatisante
- des problèmes sociaux
- des préoccupations financières, familiales
- des problèmes dans le couple
- une surcharge de travail
Les chercheurs expliquent scientifiquement l'effet du stress sur la perte du fœtus. Plusieurs hormones du stress peuvent, en effet, avoir un fort impact sur des voies biochimiques indispensables lors d'une grossesse.
Adapter son comportement pour limiter les risques de fausse couche
Est-il possible de limiter les risques de fausse couche ? En adoptant les bons gestes et en évitant les comportements à risques, il est possible de limiter les risques. Adopter une bonne hygiène de vie dès le début de la grossesse peut avoir de nombreux effets positifs. Repos, détente, relaxation sont préconisés pour la femme enceinte, afin de limiter le stress au maximum.
Autre point important, repérer le plus tôt possible une infection urinaire peut éviter une éventuelle fausse couche. Il faut alors boire beaucoup et rester très vigilante quant aux signes annonçant un début d'infection (Pour plus de renseignements, lire notre article Qu'est-ce qu'une fausse couche ?).
Cette étude ouvre la voie vers de nouvelles pistes de recherche pour diminuer plus encore les désagréments et traumatismes vécus par certaines femmes qui ont subi une fausse couche. Réduire les effets psychologiques, qu'ils soient d'ordre familial, financier ou autre, est bénéfique pour de nombreuses femmes.