Des facteurs qui favorisent l'infection
Différents facteurs favorisent l’infection urinaire pendant la grossesse :
- la compression directe de l’appareil urinaire par l’utérus.
- la difficulté à uriner à cause du positionnement plus abdominal de la vessie, étirée par l’utérus qui grandit.
- le reflux des urines de la vessie vers le rein par étirement des uretères. Ce sont des canaux qui amènent les urines des reins où elles sont produites, vers la vessie.
- l’augmentation de la taille de la vessie sous l’effet de l’hormone de la grossesse, nommée progestérone.
- la baisse des défenses immunitaires, ce qui est normal pendant la grossesse.
Il est donc indispensable d'avoir une bonne hygiène de vie : se laver les mains, s'essuyer correctement après avoir été aux toilettes, sont autant de gestes anodins qui permettent d'éviter toute contamination.
Les 3 formes d'infections urinaires pendant la grossesse
Les infections urinaires pendant la grossesse sont très gênantes et incommodantes. Elles se présentent sous trois formes :
- une colonisation urinaire, à savoir le portage sans signe d'une bactérie dans les urines,
- une cystite aiguë, c'est à dire une infection de la vessie,
- une pyélonéphrite aiguë, qui signifie une infection du rein.
Les traitements sont différents selon l'infection et son degré de contamination.
Le cas de la cystite, fréquent chez les femmes enceintes
La cystite se reconnaît grâce à plusieurs symptômes clairement distincts :
- des brûlures et douleurs à la miction
- une envie fréquente d’aller aux toilettes
- des mictions très fréquentes
- des saignements éventuels
- des douleurs lombaires et de la fièvre : l'infection peut remonter au niveau des reins. Une consultation chez un spécialiste s'impose d'urgence.
La cystite est l'infection urinaire la plus fréquente chez les femmes et surtout chez celles qui sont enceintes.
Des traitements efficaces contre les infections urinaires
Le traitement antibiotique des infections urinaires est efficace. Si, en dehors de la grossesse, des traitements courts peuvent marcher, pendant celle-ci, il est préférable d'opter pour des traitements prolongés (7 voire 14 jours si le rein est touché). Ils sont plus efficaces. En revanche, attention à l’automédication ! En effet, les bactéries ont tendance à s’habituer aux antibiotiques lorsqu'ils sont mal choisis et développent des résistances qui peuvent s’étendre à d’autres antibiotiques. Il est après coup, difficile de s’en débarrasser. En plus, tous les antibiotiques ne sont pas conseillés quand on est enceinte. Il est important de se référer à son médecin.
Pendant la grossesse, une surveillance mensuelle
L’analyse mensuelle des urines par bandelette urinaire est obligatoire et prescrite pendant l’ensemble de la grossesse. Elle permet la recherche de globules blancs et de nitrites, signes d'un début d'infection. L’examen peut être complété par un examen cytobactériologique des urines (ECBU) pour identifier la bactérie en cause dans l’infection. Une fois l’infection traitée, une surveillance mensuelle jusqu’à l’accouchement est conseillée pour traiter rapidement les récidives.
Recommandations pour éviter les infections
Pour éviter les infections urinaires pendant la grossesse, il est essentiel de suivre ces quelques recommandations :
- s’hydrater en buvant 1 à 2 litres d’eau par jour. Cela permet de bien "vidanger" l’appareil urinaire et d’éviter la stagnation des urines.
- ne pas se retenir d’uriner.
- penser à aller aux toilettes avant de sortir pour ne pas être en situation inconfortable.
- après les rapports sexuels, il faut penser à uriner pour éviter que des bactéries ne remontent dans la vessie.
Bon à savoir
Le jus de cranberry aurait des propriétés physico-chimiques qui empêchent les bactéries de se fixer aux parois de la vessie. Ces propriétés peuvent diminuer les risques d'une éventuelle infection urinaire.
Les infections urinaires ne sont pas l'ennemi numéro un des femmes enceintes. En prenant quelques précautions, notamment hygiéniques, la contamination pendant la grossesse peut être évitée.
> Posez une question gratuitement à Adrien Gaudineau, notre expert en gynécologie-obstétrique.
