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Réponse d'expert

Dois-je m'inquiéter de pleurer beaucoup depuis que j'ai accouché ?

Réponse d'expert
, Psychologue   | Toutes ses réponses | Sa bio
Nathalie Lancelin-Huin est psychologue spécialisée en périnatalité. Elle exerce à la maternité du Pôle Femme Mère Enfant de l'hôpital d'Annecy auprès des patients et des équipes, ainsi...

Bonjour Elissa. En premier lieu, rendez-vous compte d’un tel chamboulement dans votre vie ! Le marathon d’une grossesse, d’un accouchement, d’une rencontre avec votre enfant (qui vous bouleverse tant « elle est merveilleuse »), et d’une période post-natale, ajouté à de petites nuits. Vous êtes déjà juste épuisée !

Sans compter que la fatigue à rallonge déstabilise tout être humain et que nous ne sommes pas égaux devant le manque de sommeil. D’autant qu’avec votre bébé auprès de vous la qualité de votre repos a dû changer. Je rejoins ainsi votre sage-femme : le repos est une clé, c’est du bon sens et la base pour soutenir le reste.

"Ne restez pas seule !"

Je sens effectivement à travers vos mots, une grande sensibilité et une forte envie de bien faire. C'est une grande pression sur vous dans un moment de vulnérabilité. Ne restez pas seule avec cela. Je ne sais pas si votre mère ou votre belle-mère sont présentes pour vous, mais c’est le moment de les solliciter, si bien sûr c’est possible. Il serait bon qu'elles soient là pour vous soulager sur l’intendance du quotidien (préparation de repas, des courses, un brin de ménage, une présence auprès de votre fille) pour vous libérer une heure et que vous sortiez prendre l’air, respirer et faire autre chose quelques instants car je sens que vous êtes « à fond ».

Il y a aussi une question centrale dans ce que vous racontez et vivez : la présence de votre conjoint. Comment est-il là ? Travaille-t-il beaucoup ? Vous aide-t-il au quotidien ? Quel regard porte-t-il sur la mère que vous êtes ? Prend-il sa place auprès de la petite et lui laissez-vous cette place de père ? Sait-il ce que vous traversez ? Avez-vous du temps ensemble pour discuter de tout cela ? Est-il lui aussi chamboulé ? Si je pose toutes ces questions, c’est que dans ces situations où une mère peut perdre pied un temps ou plus longtemps, la conscience, la présence et le regard bienveillant de l’homme sont fondamentaux.

"Vous pleurez ? Il y a de quoi être bouleversée !"

Ensuite, vos pleurs sont importants mais sont-ils habituels ? Avez-vous les larmes faciles ? Il y a de quoi être bouleversée : c’est quand même une expérience incroyable d’accueillir un petit être dans sa vie et de s’en émerveiller. C’est aussi totalement fou de ressentir notre responsabilité dans l’accompagnement de cette petite vie. Il est donc possible que vous ayez cette hypersensibilité. Enfin,  je sens aussi votre importante anxiété qui pourrait du coup aller avec tout ça.

En résumé : veillez à vous reposer en même temps que bébé, à vérifier que votre homme se rend compte du contexte et lui demander d’être auprès de vous et au mieux. N'hésitez pas non plus à demander de l’aide concrète à vos proches et à vous rapprocher de votre sage-femme et de la PMI de votre secteur pour vous aider à comprendre ce qui se trame. Et je compte sur vous si cela ne passe pas, pour aller voir un professionnel de l’écoute, pour trouver avec vous un chemin.

Vous avez fait déjà fait ce qu’il fallait (ne pas rester seule avec ça). Cela ira pour la suite car nous savons que vous saurez trouver une solution en demandant de l’aide.

De tout cœur avec vous..

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