Stérile ou infertile, quelles limites ?
L’infertilité est la difficulté à concevoir ou procréer, alors que la stérilité correspond à l’incapacité d’obtenir une grossesse naturellement. Elle peut être constatée chez un couple qui n’a jamais eu d’enfants, mais aussi chez un couple ayant déjà eu au moins un enfant et qui n’arrive pas à en avoir un autre. Ce n’est pas parce qu’un couple n’arrive pas à avoir une grossesse après 2 ans que ce couple est stérile. En revanche, plus le délai avant d’obtenir une grossesse est long, plus il est probable qu’il y ait une cause à l’origine de l’infertilité, qui pourrait être prise en charge par des techniques d’aide médicale à la procréation (> Lire aussi notre article AMP: quels traitements intra-conjugaux pour accompagner votre désir d'enfant?).
Une grossesse obtenue au bout de 7 mois en moyenne
Seul un quart des couples obtient une grossesse dès le premier mois et il est donc normal qu’une grossesse ne survienne pas dès le premier cycle. En moyenne, les couples mettent 7 mois pour obtenir une grossesse. Mais cela peut être plus court, ou plus long, sans forcément signifier une anormalie. On estime que 90 % des couples parviennent à obtenir une grossesse au cours de l'année et 97 % dans les 2 ans.
L'âge de la mère, un indice de fertilité
Le principal déterminant de la fertilité est l’âge de la mère. À l’âge de 30 ans, une femme souhaitant avoir un enfant a 75 % de chance d’y arriver au bout d’un an, mais seulement 66 % à 35 ans et 44 % à 40 ans (> Découvrez aussi notre article Une grossesse après 40 ans, est-ce raisonnable ?). Ainsi, on peut conseiller de consulter un médecin dans le but de faire un bilan complémentaire, au bout d’un an ou deux, en fonction de l’âge, de l’état de santé général, ou d’un antécédent particulier comme par exemple une infection sexuellement transmissible.
Le bon moment pour des examens médicaux
Consulter trop tôt expose à faire des examens médicaux potentiellement inutiles, parfois désagréables et invasifs. D’un autre côté, consulter trop tard peut retarder l’obtention d’une grossesse, surtout que les chances de réussite des techniques de procréation médicalement assistée diminuent également avec l’âge.
Des causes différentes selon le sexe de la personne
Les causes sont multiples, concernent la femme aussi bien que l’homme, et peuvent parfois être associées entre elles.
Chez la femme:
On retrouve des causes mécaniques :
- une malformation de l’utérus
- l'existence d’un polype ou un fibrome pouvant gêner la captation de l’ovule par la trompe ou bien l’implantation de l’œuf dans l’utérus
- une oblitération des trompes, survenant généralement après une infection sexuellement transmissible
- un kyste de l’ovaire
- une endométriose, ce qui correspond à la localisation anormale de la muqueuse utérine et qui peut détériorer l’appareil génital.
- des troubles du fonctionnement des ovaires et les dérèglements hormonaux.
Chez l'homme:
Du côté de l’homme, les anomalies quantitatives et qualitatives des spermatozoïdes présentes dans le sperme sont au premier plan.
Chez la femme comme chez l’homme, il peut y avoir des problèmes:
- d’infection
- des anomalies génétiques
- des facteurs psychologiques
Des origines bien souvent psychologiques
Le plus souvent l’infertilité du couple est d’origine psychologique et les résultats des investigations médicales redeviennent alors normaux. On parle alors d’infertilité inexpliquée, car sans cause détectée. Si le couple est jeune, il vaut mieux ne pas se précipiter sur des traitements qui peuvent être lourds.
Mettre toutes les chances de son côté pour concevoir un enfant
Concevoir un enfant est avant tout quelque chose de naturel et qui fonctionne le plus souvent normalement sans avoir à se poser trop de questions. À l’inverse, se mettre d’emblée une pression de résultat peut être à l’origine de conditions psychologiques défavorables en soi mais aussi sur le plan de la fertilité, ou encore peut tout simplement altérer le désir. Le mieux qu’on puisse faire, c’est donc de ne pas y penser et de vivre sa vie à deux sans faire de calcul (> Lire aussi le témoignage d'Aurélie "Comment j'ai vécu ma deuxième grossesse malgré des années d'infertilité").
Des rapports sexuels au bon moment
Cependant, il est important de rappeler que la fécondation ne peut avoir lieu qu’en ayant des rapports sexuels pendant la période de l’ovulation, c’est-à-dire le plus souvent entre le 10ème et le 17ème jour du cycle (le premier jour du cycle étant le premier jour des règles). Le jour de l’ovulation dépend bien sûr du cycle ovarien de chaque femme, qui peut être de durée variable et parfois irrégulier. Il est possible d’identifier le jour de l’ovulation en utilisant par exemple la « méthode des températures ». Elle se base sur le fait que la température corporelle augmente d’un demi degré à partir de l’ovulation et ce, jusqu’à la fin du cycle. Ainsi en prenant sa température tous les matins avant de se lever, on peut noter le jour de cette très légère augmentation qui traduit l’ovulation.
Le test d'urine pour détecter le jour d'ovulation
Il existe également des tests d’urines souvent onéreux vendus en pharmacie permettant de détecter le jour de l’ovulation. Il faut noter que si ces méthodes peuvent aider les femme, à savoir à quel moment de leur cycle a lieu leur ovulation, la période de fécondité est déjà bien entamée quand l’ovulation survient, puisque l’ovule ne reste fécondable qu’un ou deux jours. Or, un rapport sexuel trois à cinq jours avant l’ovulation est potentiellement fécondant, compte-tenu de la durée de vie des spermatozoïdes. Il existe deux moyens simples de repérer le moment de l’ovulation : la femme a plus de pertes blanches et sa libido augmente. Il faut donc être à l’écoute de son corps plutôt que payer des tests chers pour détecter l’ovulation !
Des conditions physiques qui favorisent la grossesse
Concernant la fréquence des rapports sexuels, une abstinence prolongée peut altérer la qualité du sperme, tandis que les chances de grossesse augmentent avec la fréquence des rapports. Cependant, avoir des rapports plus souvent que tous les deux jours n’augmente pas la probabilité de grossesse. De façon générale, on peut évidemment conseiller d’avoir une vie saine, avec une alimentation équilibrée et du repos, en évitant le tabac et l’alcool et les bains très chauds pour les hommes.
Une alimentation équilibrée pour une grossesse sereine
Le régime pour être enceinte n’existe pas. Il convient simplement d’avoir une alimentation équilibrée et variée pour apporter tous les nutriments, fibres, vitamines et minéraux (fer, calcium) nécessaires le plus tôt possible et à poursuivre durant les 9 mois de la grossesse (et plus si possible). Cependant l’alcool, le tabac et toutes les drogues sont à éviter car ils diminuent la fécondité (Lire aussi notre article Zéro alcool pendant la grossesse: une obligation pour protéger bébé).