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Témoignages de mamans

Comment vivre au mieux son parcours d'aide à la procréation

La longue attente des résultats d'examens dans le cadre d'une AMP

Pourquoi il est fondamental d'accepter que l'AMP s'inscrit dans le temps

Le problème 

Là où les personnes ne rencontrant pas problème de fertilité vivent leur projet d'enfant au quotidien, les couples en AMP cumulent les temporalités : les cycles à surveiller de près, les examens dont les résultats sont plus ou moins longs et le temps de l'hôpital (délais pour les prises de rendez-vous, etc.). Résultat : l'attente peut paraître très longue avant que l'on puisse "entrer dans le vif du sujet".

Les conseils de celles qui sont passées par là...

«La difficulté quand on est engagé dans une PMA, c'est que le temps se compte en mois. Si l'on rate le coche ce mois-ci, cela repousse toute intervention au cycle suivant... Et ces quelques jours supplémentaires peuvent être un véritable calvaire, surtout quand cela fait plusieurs années qu'on patiente. Ce qui m'a permis de tenir : être "dans le concret" en me projetant dans le prochain entretien avec tel ou tel expert, les résultats de telle analyse, en préparant mes questions pour mon médecin, en m'inscrivant à un cours de sophrologie pour rester zen... Ne pas rester passive, impuissante :  c'est cela qui peut faire la différence.» (Lise, 32 ans)

Pourquoi il est utile de bien choisir l'équipe médicale avant de commencer

Le problème 

Tous les services d'AMP n'offrent pas les mêmes conditions d'accueil, de suivi ou les mêmes taux de réussite. Face à un parcours qui promet de durer longtemps, d'être fatigant physiquement et psychologiquement, mieux vaut donc trouver (quand c'est possible) un cadre qui corresponde vraiment aux attentes du couple.

Les conseils de celles qui sont passées par là...

«J'ai beaucoup (trop) fréquenté les hôpitaux dans ma jeunesse. A la suite d'une longue maladie, qui m'a value d'être auscultée par d'innombrables médecins peu diplomates, je savais que je ne voudrais (et ne pourrais) pas supporter un nouveau praticien dépourvu d'humanité dans le cadre de notre AMP. J'ai donc mené ma petite enquête : je me suis rapprochée des associations, me suis inscrite sur différents forums, j'ai questionné tous les praticiens que je consultais régulièrement... Et nous avons ainsi trouvé le spécialiste qui nous convenait vraiment : quelqu'un de simple, à l'écoute et qui ne nous considérait pas comme des numéros sur un dossier ! Même si la grossesse a pris son temps avant d'arriver, j'ai au moins eu l'impression d'être soutenue et bien accompagnée.» (Sophie, 38 ans)

Pourquoi il est important de toujours faire des projets

Le problème 

L'AMP peut être "usante".  L'attente d'un diagnostic, le quotidien qui s'organise autour d'examens médicaux à répétition ou d'injections chronométrées... Le couple se concentre souvent exclusivement sur le projet parental, sans perspective immédiate de réconfort ou d'insouciance. Au risque de mettre en danger l'équilibre amoureux qui en est pourtant à l'origine.

Les conseils de celles qui sont passées par là...

«J'ai eu deux expériences d'AMP très différentes. Pour notre premier enfant, j'étais obnubilée par mon envie de fonder une famille. Je ne parlais plus que de cela avec mon compagnon, je touchais le fond à la moindre nouvelle qui ne me semblait pas assez positive, je n'avais plus envie de rien. Même si cette première aide à la procréation médicale a été heureuse (notre fils a maintenant 4 ans), elle a été désastreuse pour mon couple et pour moi. Après une grosse dépression du post-partum, j'ai mis longtemps à me sentir mieux, et encore plus longtemps à être à nouveau "un couple" avec mon conjoint.

Quand nous avons décidé que nous voulions un second enfant, j'ai décidé de prendre du recul. Je me suis rendu compte que, lors de notre première AMP, j'avais craqué parce que je n'avais pas de "sas de décompression", de bouffées d'air frais. J'ai donc multiplié les projets personnels et familiaux en parallèle de notre suivi pour pouvoir me focaliser, au jour le jour, sur des choses positives. J'ai organisé des week-ends, des vacances, je me suis forcée à accompagner chaque examen ou chaque rendez-vous d'un bon film, d'une exposition, d'une sortie avec nos amis. J'ai mis beaucoup plus longtemps avant de tomber enceinte, mais cette seconde AMP a finalement été beaucoup moins pénible... » (Alexandra, 40 ans)

Pourquoi il est essentiel d'évaluer son seuil de tolérance

Le problème 

L'AMP peut, en soi, déjà être assez difficile à vivre. Quand s'y ajoutent des détails que certains jugeraient anodins, mais qui sont, à nos yeux, insupportables, elle peut devenir invivable.

Les conseils de celles qui sont passées par là...

«J'étais pleine d'espoir en commençant notre AMP : nous allions être suivis dans une grande maternité parisienne qui n'a pas à rougir de sa réputation. Pourtant, au fil des consultations, j'ai déchanté. Mon plus grand problème : la maternité et le service de PMA partageaient la même salle d'attente. Résultat : j'arrivais à chaque rendez-vous la boule au ventre, sachant que j'allais côtoyer ne serait-ce que quelques minutes ces femmes qui avaient réussi là où j'avais échoué. Un calvaire d'autant plus long que les médecins du service avaient toujours au moins 2 heures de retard. Nous avons fini par faire transférer notre dossier dans une autre maternité. Je pense que quand il s'agit d'AMP, chacun a un seuil de tolérance très personnel. Vue la complexité de ce type de suivi, mieux vaut éviter de se convaincre qu'on "va finir par supporter" ce qui nous semble insupportable et essayer de trouver, quand c'est possible, une solution rapidement.» (Virginie, 36 ans)

Pourquoi il est indispensable de sélectionner les personnes avec lesquelles partager

Le problème 

Avec des couples toujours plus nombreux à recourir à l'AMP, il devient de plus en plus simple de trouver une oreille attentive à laquelle se confier. Avec les réseaux sociaux, les forums de discussion, les associations et même ses proches, la parole autour de la PMA s'est déliée. Et c'est une bonne chose : l'échange est essentiel pour "vider son sac" et trouver un peu de réconfort. Cependant, la communication vient parfois nourrir les angoisses plutôt que les apaiser.

Les conseils de celles qui sont passées par là...

«J'avais plusieurs amies qui étaient passées par la case AMP avant moi... J'ai donc largement pu bénéficier de leurs conseils et de leurs expériences positives avant que nous nous lancions dans le vif du sujet. Le problème : quand je me suis retrouvée confrontée à la réalité de l'assistance médicale à la procréation, j'ai 'flippé'. Pourquoi mes analyses n'étaient pas dans la "moyenne" ? Que signifiait un taux 'x' d'une hormone 'y' ? Dès que je recevais des résultats d'analyses, je cherchais une source de réassurance sur les forums et les groupes Facebook dont j'étais membre... Et cela n'a fait qu'attiser mes angoisses. J'ai compris à quel point je me faisais mal quand j'ai fini en pleurs un soir devant une discussion sur les résultats du test de Hühner... qui n'avait absolument rien à voir avec mon cas, comme mon médecin me l'a expliqué le lendemain. À partir de là, j'ai décidé de me déconnecter définitivement, de ne pas lire mes résultats d'analyses (sauf urgences) et d'attendre l'interprétation de mon praticien." (Elsa, 30 ans)

Pourquoi il ne faut pas culpabiliser de faire des pauses

Le problème 

Aussi porteuse d'espoir soit-elle, l'AMP n'aboutit pas toujours aux résultats heureux escomptés. Quand les échecs d'insémination ou de FIV s'enchaînent, l'attente devient insupportable et l'espoir se réduit progressivement à une peau de chagrin.

Les conseils de celles qui sont déjà passées par là...

«Je me suis lancée dans notre suivi d'AMP pleine d'aplomb. Après 4 ans d'attente, c'était sûr : nous allions enfin avoir un bébé. Puis, les déconvenues ont commencé à s'enchaîner : on m'a diagnostiqué un problème génétique qui expliquait mes fausses couches à répétition, les 3 premières tentatives de FIV se sont soldées par des échecs... Après 2 ans d'AMP, j'étais à bout, physiquement épuisée par les traitements et complètement déprimée. En accord avec mon conjoint, j'ai décidé de mettre entre parenthèses notre projet parental. Cela a été un arbitrage difficile : quand on est en PMA, les cycles qui passent sont autant d'épées de Damoclès sur nos perspectives parentales. Mais il en allait de ma "santé mentale" ! Pendant quelques mois, nous nous sommes recentrés sur nous : repos, sorties, projets professionnels, voyages. J'ai repris progressivement des forces avant de me relancer dans les traitements. Deux tentatives de FIV plus tard, je suis enceinte de 7 mois !» (Marjorie, 36 ans)

Journaliste spécialiste du parenting, de la beauté, du bien-être. Auteure de Mon cahier Ma grossesse et moi, Mon cahier Forme et minceur après bébé, 100 conseils essentiels : la grossesse et Petit...
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