Entre carrière, épanouissement personnel et horloge biologique, les femmes doivent tout réussir et même devenir des wonder mothers. Le témoignage de Garance Doré, célèbre blogueuse lifestyle française, installée aux Etats Unis et connue dans le monde entier, montre combien la voie est étroite pour les femmes d'aujourd’hui. Qu'en est-il du désir personnel d’être mère ? Comment et quand se décider sans céder aux injonctions du «Attention, il sera bientôt trop tard » ?
Si le post de Garance Doré, publié sur le site de la non moins célèbre réalisatrice et auteure Lena Dunham, Lenny letter, c'est qu'il montre que les limites du temps deviennent de plus en plus difficiles à maîtriser pour les femmes qui doivent concilier carrière professionnelle et vie personnelle. Garance Doré y décrit avec émotion son difficile parcours pour accéder à la maternité.
Un post qui casse les tabous
Garance Doré, une blogueuse qui brille
À ses 20 ans, sa grand-mère la prévient déjà : il ne faut pas qu'elle tarde à avoir un enfant. Pourtant, Garance Doré, de son vrai nom Mariline Fiori, n’y pense pas encore et se concentre tout particulièrement sur son blog et sa carrière naissante. Elle voyage beaucoup, rencontre de nombreuses personnes, son blog est de plus en plus influent.
À 30 ans, c’est sa mère qui la met en garde : il est temps qu’elle ait un enfant.
Finalement, c’est à partir de 37 ans que Garance commence à vouloir devenir maman. Son compagnon n’est pas du même avis et leurs routes se séparent. Elle imagine alors devenir mère par elle-même. Mais à 39 ans elle rencontre un nouvel homme avec qui elle déménage à Los Angeles et décide cette fois-ci d’avoir un enfant. Elle se sent prête et son compagnon aussi.
Garance Doré, une blogueuse bien dans sa vie et dans sa tête
(Photo extraite du compte Instagram de Garance Doré)
Le difficile chemin vers la maternité
Commence alors une longue période où rendez-vous médicaux et traitements s’enchaînent. Il faut se presser, « l’horloge biologique tourne », continuent de lui répéter les médecins ! Cependant les hormones et autres traitements ne font pas effet. Garance déprime, elle ne pense plus qu’à ça, ne vit plus que pour devenir mère. Elle voit cette difficulté comme un échec profond. On lui propose alors d'effectuer une fécondation in vitro (FIV). Une fois encore, déception, cela ne fonctionne pas…
Une leçon de vie
Au lendemain de cette triste nouvelle, Garance réalise qu’elle n’est plus la même depuis qu’elle essaye d’avoir un enfant, et surtout qu’elle n’a pas pris en compte, ce que pouvait dire ou penser son compagnon. Elle s’était lancée toute seule dans cette aventure sans vraiment lui demander son avis.
Elle décide d’arrêter ses traitements et prend alors le temps de l’écouter. Lui non plus n’en peut plus, il lui explique que s’il l’a choisie, c’est bien parce qu’il l’aime, et non pas pour qu’elle lui fasse absolument un enfant. Ce qu’il souhaite avant tout c’est son bonheur, avec ou sans enfant.
Aujourd’hui Garance relativise, elle a 42 ans, toujours pas d’enfant, mais elle est heureuse et refuse de tomber dans le spirale du «Point d'enfant, point de salut ». Si l'histoire de Garance a vite été relayée sur Internet et les réseaux sociaux, c'est qu'elle fait écho à de nombreuses femmes.
Garance Doré et son compagnon, main dans la main, avec ou sans enfant
La maternité tardive, un cas de plus en plus commun
Une pression sociale importante
La pression sociale exercée sur les femmes est bien plus forte que ce qu’on imagine. Quand, à partir d’un certain âge une femme n’a pas d’enfant, cela intrigue. Est-elle stérile ? Y a-t-il un problème dans son couple ? A-t-elle connu un traumatisme étant petite ? Ou pire, a-t-elle fait le choix de ne pas être mère ?
Dès l’enfance, on apprend aux femmes comment devenir de bonnes mamans, on leur fait comprendre qu’être mère est dans la logique des choses et que c’est presque l’accomplissement d'une vie. Très vite, elles se persuadent que ce qui les rendra heureuse, c’est avant tout d’avoir des enfants.
Une société qui évolue
Dans la société contemporaine, les femmes font de plus en plus d’études longues. Elles entrent dans la vie active plus tard que leurs mères et ont désormais des postes à plus haute responsabilité. Toutes ces avancées sont un progrès important pour l’égalité homme/femme. Désormais beaucoup de femmes ne se sentent pas prêtes avant d'avoir atteint une certaine reconnaissance professionnelle. Cependant l’horloge biologique tourne et l’on sait qu’il est plus compliqué de tomber enceinte au delà de 35 ans. (>Lire aussi notre article : Existe-t-il un âge biologique pour devenir parents?).
Aujourd’hui, près d’un couple sur 5 a recours à la Procréation Médicalement Assistée (PMA), notamment car ils décident d’avoir des enfants plus tard au cours de leur vie.
Garance Doré a permis de mettre sur le devant de la scène un sujet presque tabou, une souffrance que les femmes intériorisent souvent. L’accomplissement et le bonheur d’une femme ne passent pas forcément par le fait d’avoir un enfant. L'épanouisement du couple non plus. Evidemment cela peut y contribuer, mais faire de la maternité une « obligation » pour toutes les femmes, même quand elles ne s'y sentent pas prêtes, relève d'une injonction difficilement conciliable avec la liberté de choix revendiqué par la plupart des femmes. Refuser les injonctions de la société à devenir mère, revendiquer le choix du moment pour concevoir son enfant, oser concevoir l'épanouissement de son couple en dehors de la procréation... des désirs que les jeunes femmes d'aujourd'hui entendent faire entendre. Au grand dam des pressions encore bien ancrées dans la société.
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