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Eveil sensoriel, motricité, développement... comment encourager son bébé ?

bébé jouant sur son tapis d'éveil

1. Le laisser faire

Il vous semble peut-être trop petit pour explorer son environnement sans vous. Et pourtant, "l'enfant n'a pas besoin que ses parents lui enseigne à s'éveiller et à se développer. Il apprend et franchit les différentes étapes par lui-même," explique Marion Pujol-Ledroit, psychomotricienne. D'où l'importance de le laisser faire ses propres expériences... Aussi difficile soit-il pour les parents de rester en retrait, cette liberté est primordiale : "elle permet à l'enfant d'avoir davantage conscience de lui-même, de construire ses repères dans l'espace. Plus tard, cette capacité à trouver des solutions par lui-même lui apportera une confiance en lui et une autonomie précieuses", continue-t-elle. La liberté : la base-même de la motricité libre, l'un des grands concepts de la puériculture élaboré dans les années 1960 par le Dr. Emmi Pickler.

2. Respecter ses phases d'éveil et de développement

C'est d'ailleurs en observant les enfants dans sa pouponnière de Budapest que le Dr. Pickler a observé qu'ils développent naturellement leur motricité et leur sensorialité dans un ordre bien défini. Les différentes phases de leur apprentissage (1) :

  • Entre la naissance et environ 1,5 mois, les réflexes archaïques de l'enfant persistent. Il s'intéresse peu à l'objet et a avant tout besoin de répétition et de réassurance.
     
  • Jusqu'à environ 4,5 mois, il met en place des réactions circulaires primaires. Il crée des habitudes et reproduit des gestes, sources de satisfaction autour de son propre corps (il joue avec son pouce, sa main, etc.).
     
  • Entre 4,5 et 9 mois, il s'intéresse à son corps et à l'extérieur. Il cherche à entrer en contact avec le monde, prend des objets, va vers un but et essaye, pour cela, de trouver un moyen d'y parvenir. On parle alors de réactions circulaires secondaires. L'intention naît, même si son origine est encore involontaire.
     
  • Entre 9 et 12 mois, les conduites intentionnelles apparaissent. Le bébé commence à explorer l'objet : le saisit, le tourne, le frotte. Il cherche à en avoir un usage pratique pour atteindre un but (secouer pour faire apparaître un son par exemple).

Dans ce planning déjà bien chargé, les parents ont naturellement un rôle à jouer. "Même si chaque enfant évolue à son rythme, connaître ces grandes étapes permet aussi aux parents de mieux comprendre les manifestations affectives de leur bébé et d'ajuster leurs réponses en fonction de ses besoins," souligne la psychomotricienne. Et de préciser que c'est ainsi que les parents vont pouvoir encourager l'enfant dans son éveil et son développement, sans le sur-stimuler.

3. L'encourager en évitant d'en faire trop

Face à un tout petit, difficile pour les parents de savoir où placer le curseur entre "en faire trop" et "ne pas en faire assez"... Pour Marion Pujol-Ledroit, l'équilibre réside dans le respect des acquis de l'enfant. À ce titre, tout ce qui pourrait viser à favoriser le passage d'une étape que l'enfant n'a pas encore franchi seul est à éviter. "Il vaut mieux éviter de placer directement l'enfant en position ventrale s'il ne l'a pas déjà adoptée par lui-même ou alors seulement quelques instants pour le laisser explorer son environnement. Qui plus est, asseoir son enfant alors qu'il n'est pas arrivé seul à cette position n'est pas conseillé. Chez un petit qui n'y est pas prêt, rester assis nécessite un tel maintien du tronc et un tel équilibre, que ce dernier fatigue rapidement et ne peut rien faire d'autre," tient à rappeler la psychomotricienne.

A contrario, l'encouragement peut être d'une simplicité enfantine et passe par "la voix, le regard ou tout simplement, un environnement bienveillant."

4. Lui offrir un environnement sécurisant et motivant

Qu'est un environnement bienveillant pour les bébés ? « L'enfant a besoin d'un espace, souple, riche et varié en couleurs, afin qu'il construise ses propres jeux, à son propre rythme, » rappelle Marion Pujol-Ledroit. Au cœur de ce cocon : le coin jeu. « Il peut être organisé autour d'un matelas au sol ou d'un tapis et de quelques jouets simples, » précise-t-elle.

Et s'il est toujours tentant de gâter son enfant, en matière de jouets, le mieux (ou plutôt le plus) est, selon la psychomotricienne, l'ennemi du bien. « Il est important de proposer souvent les mêmes jouets à son enfant. C'est ainsi qu'il va apprendre à les maîtriser, à les connaître. » Et lesdits joujoux doivent de préférence n'avoir qu'une seule fonction, les jouets multi-sensoriels complexes aujourd'hui disponibles brouillent souvent les pistes de l'apprentissage.

5. Faire simple

Au contraire, pour la psychomotricienne, l'éveil des sens et l'accompagnement de l'enfant dans son développement psychomoteur passe avant tout par la simplicité. Quelques pistes :

  • Pour encourager le toucher, proposer à son enfant des panneaux avec des tissus de textures différentes (velours, soie, laine, etc.) qu'il peut attraper ou caresser par lui-même.
     
  • Côté vue, commencer par lui faire découvrir des couleurs vives et contrastées. Dès la naissance, le bébé peut ainsi être fasciné par des mobiles noirs et blancs ou un tapis en Vichy. Plus tard, après 4 mois, installer un petit miroir pour qu'il découvre les joies de son reflet (même si ce n'est que vers 1 an qu'il comprendra qu'il s'agit vraiment de son image).
     
  • Pour l'inciter à explorer les odeurs, mettre à sa disposition des petits sacs remplis de lavande, de thym ou tout autre herbe parfumée qu'il pourra manipuler à l'envi. En vérifiant qu'ils sont bien fermés et sans aucun ruban ou autres petit morceau détachable.
     
  • Pour l'encourager à découvrir les sons, disperser quelques instruments musicaux (grelots, hochets, etc.) dans son coin jeu. L'alternative : remplir des petites boîtes bien hermétiques avec des graines de différentes tailles (riz, lentilles, pois chiches secs) qui feront naturellement des bruits différents.
     
  • Pour l'accompagner dans son développement moteur et la découverte de son corps, mettre à sa disposition un matelas ou un plan incliné, jouer à lui faire des petits dessins dans le dos, lui proposer de faire de la peinture avec les mains ou les pieds... 

(1) Ces phases sont données à titre indicatif et peuvent faire l'objet d'une grande variabilité d'un enfant à l'autre. Il est donc essentiel de ne pas s'inquiéter si l'on n'observe pas immédiatement les dits progrès chez son enfant !

Journaliste spécialiste du parenting, de la beauté, du bien-être. Auteure de Mon cahier Ma grossesse et moi, Mon cahier Forme et minceur après bébé, 100 conseils essentiels : la grossesse et Petit...
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