Le soutien-gorge d’allaitement
L’avis de la consultante en lactation : Plus qu’un accessoire, cela tient de l’évidence. Il est en effet important d’investir dans quelques bons soutiens-gorge d’allaitement, car un soutien-gorge classique, avec armature, risque de faire pression sur les seins et d’entraîner un inconfort. Priorité : le confort et la praticité. Il existe différents systèmes d’ouverture pour découvrir le mamelon ; à la maman de voir ce qu’elle trouve le plus pratique, notamment en fonction de la taille de sa poitrine. On peut acheter son soutien-gorge en ligne, mais je conseille d’aller en boutique afin d’essayer différents modèles et de se faire conseiller. La maman peut aussi choisir un soutien-gorge évolutif qu’elle pourra utiliser durant la grossesse puis pendant l’allaitement.
Les coussinets d’allaitement
L’avis de la consultante en lactation : Ils peuvent être pratiques afin d’absorber le surplus de lait et ainsi éviter des accidents de « fuite » sur le t-shirt. On en trouve des lavables ou des jetables, à la maman de choisir ce qu’elle préfère. Ils sont, évidemment, à changer régulièrement.
Le coussin d’allaitement
L’avis de la consultante en lactation : Le coussin d’allaitement n’est pas vraiment indispensable. Comme a coutume de le dire Suzanne Colson, spécialiste de l’allaitement : « Si le bébé avait besoin d’un coussin pour être allaité, il serait né avec ! ». Le coussin d’allaitement me semble plus utile durant la grossesse, pour trouver une position de sommeil confortable ou pour soulager le dos.
Durant la tétée, le coussin d’allaitement est trop souvent mal utilisé : la maman pose son bébé dessus et doit alors se pencher pour lui donner le sein. Parfois aussi il est trop mou, il s’affaisse, le bébé avec, et finalement la maman doit faire davantage d’efforts pour soutenir son bébé. Il me semble plus judicieux de l’utiliser comme accoudoir, et glissé derrière le dos.
L’idéal reste toutefois que la maman sache adopter la bonne position pour allaiter, sans coussin. Elle ne doit pas hésiter à se faire aider par une personne compétente afin d’acquérir cette bonne position. La position dite biological nurturing® notamment favorise un allaitement de qualité.
La crème anti-crevasses
L’avis de la consultante en lactation : Les crèmes de protection des mamelons, à base de lanoline généralement, ne sont d’aucune utilité en prévention. Seule une bonne position du bébé au sein contribue à prévenir l’apparition de crevasses.
Si les crevasses sont là, en première intention une solution très simple et naturelle consiste à utiliser son lait. Il suffit pour cela d’imbiber une compresse stérile de son lait, de l’appliquer sur le mamelon lésé et de la recouvrir de film alimentaire. On renouvelle la compresse toutes les 2 heures. Cette cicatrisation en milieu humide est généralement très efficace. Et économique !
Le tire-lait
L’avis de la consultante en lactation : Loin d’être un accessoire gadget, le tire-lait peut en effet être nécessaire dans différentes situations :
- il peut être utilisé par la future maman dès la grossesse, en cas de risque majeur de difficulté à lancer la lactation, par exemple en cas de diabète de type 1 ou d’antécédent d’allaitement difficile. Tirer régulièrement du colostrum durant la grossesse permettra à la maman de stimuler la lactation et ainsi de mettre toutes les chances de son côté pour un allaitement efficace.
- en cas de prématurité, il est important que le bébé bénéficie du colostrum. La maman pourra alors l’extraire avec un tire-lait ou à la main, pour peu qu’elle bénéfice d’un bon accompagnement à la maternité. Elle peut également tirer son lait avec un tire-lait pendant toute la durée du séjour du bébé en néonatalogie, afin de créer une lactation supérieure aux besoins du moment, et se laisser ainsi une chance d’allaiter son bébé de retour à la maison.
- en cas d’engorgement qui ne passe pas malgré des massages et une mise au sein fréquente, un tire-lait peut être utilisé, en douceur. La maman peut aussi exprimer son lait manuellement.
- en cas de lactation insuffisante malgré une mise au sein à la demande, tirer son lait au tire-lait peut permettre de stimuler la lactation.
- un tire-lait manuel peut aussi être utilisé ponctuellement pour recueillir de quoi permettre à la maman de s’absenter pour un rendez-vous.
- une maman souhaitant poursuivre son allaitement après la reprise du travail pourra également utiliser un tire-lait afin de fournir à la crèche ou à l’assistante maternelle des flacons de lait maternel.
En fonction de la situation, la maman utilisera un tire-lait manuel, un petit tire-lait électrique ou un plus gros de qualité hospitalière. Il est important d’avoir un matériel adapté, récent, avec des téterelles de la bonne taille.
Les coquilles d’allaitement
L’avis de la consultante en lactation : Egalement appelées « boucliers », on les utilise – heureusement – relativement peu aujourd’hui. Il faut en faire usage avec prudence, au cas par cas et avec l’accompagnement d’un professionnel. Elles peuvent notamment être utilisées durant la grossesse chez les mamans ayant un mamelon ombiliqué. Une fois le bébé né, si le mamelon est très sensible, elles peuvent permettre d’éviter le contact avec le soutien-gorge. L’erreur : être tentée de donner à son bébé le lait recueilli dans la coquille pour ne pas le gâcher, avec le risque de contamination bactérienne que cela engendre… Enfin, elles ne sont pas conseillées en cas d’engorgement, car en exerçant une pression sur le mamelon, elles vont au contraire stimuler la lactation.
Les bouts de sein en silicone
L’avis de la consultante en lactation : Les bouts de sein en silicone sont parfois utilisés en cas de crevasses, pourtant ils diminuent rarement la douleur et n’améliorent pas la guérison des lésions. De fait, les bouts de sein sont trop souvent proposés sans un véritable accompagnement, ni une information sur leur utilisation. Leur recours peut être recommandé dans certaines situations seulement :
- quand le bébé est né prématurément et qu’en l’absence de contact peau à peau suffisant il a besoin d’un fort stimulus oral pour déclencher et maintenir un réflexe de succion.
- lorsque les mamelons sont ombiliqués (rentrés à l’intérieur) et présentent des adhérences tissulaires : lorsque vous essayez de les faire ressortir, ils rentrent plutôt que ne ressortent; et votre bébé a du mal à attraper “une bouchée de sein”
- votre bébé s’est habitué à téter au biberon et il ne parvient pas encore à s’accrocher au sein sans ressentir le silicone
En dehors de ces situations, les bouts de sein en silicone ne devraient pas être utilisés, car ils peuvent altérer la lactation. Ils réduisent la quantité de lait qui arrive au bébé d’un tiers en moyenne, et stimulent moins bien les seins, créant ainsi une baisse potentielle de la production de lait. Par ailleurs, ils requièrent un effort supplémentaire de la part du bébé pour bien drainer le sein et peuvent conduire finalement à un refus du sein. Ils créent aussi une barrière entre la mère et le bébé.
Les tisanes spécial allaitement
L’avis de la consultante en lactation : Si les mamans apprécient en boire, pourquoi pas, mais si elles se forcent, ce n’est pas la peine ! Le fénugrec, le chardon béni, le galéga sont des plantes réputées favoriser la lactation, mais aucune étude n’a confirmé ces propriétés galactogènes. Idem pour le fenouil, l’anis étoilé ou le carvi. Pour stimuler la lactation, une seule solution : une mise au sein à la demande et efficace. Il ne faut pas attendre d'une tisane qu'elle sauve un allaitement !